Bêtise quand tu nous tiens

Farah Bouteraa, une brillante chroniqueuse qui fêtera son 21ème anniversaire ce samedi, a écrit cet article pour Newspresso et je te souhaite une bonne continuation. 

     Je ne peux que rester pantois et sans voix devant cette levée de bouclier de certains surfeurs qui se disent sfaxiens pur sang contre MOUNA NOUREDINE dans son rôle dans la fiction NSIBTI LAAZIZA.
Que lui reproche t- on en fait : d’écorcher le parlé sfaxien qui de l’avis de certains de ses SS (surfeurs sfaxiens, à ne pas confondre avec les Shultz Staffen du régime nazi et honni soit qui mal y pense) porte atteinte à l’un des piliers de l’entité sfaxienne.
Sans voix certes mais certainement aussi désabusé face à ces élucubrations. Le non sfaxien de souche, mais néanmoins tunisien que je suis, apprécie énormément et crois en l’intelligence de mes concitoyens de la capitale du sud, et ce n’est qu’une qualité parmi tant d’autres ; seulement ceux qui se sont regroupés sous le fanion du groupe anti MOUNA NOUREDINE ont mis leur intelligence en berne faute de savoir s’en servir.

Tout d’abord il serait stupide de prétendre s’approprier un parlé tunisien et croire que s’est à usage privé lorsqu’on fait partie de ce grand pays qu’est la Tunisie sauf si on a une velléité indépendantiste ou une visée séparatiste. On espère de tout cœur que ce n’est pas leur cas sinon bonjour les dégâts. Après plus de cinquante ans d’indépendance y aurait il parmi nos concitoyens certains qui rêveraient d’un SFAXLAND ou d’un SFAXISTAN ?

La deuxième idiotie, c’est qu’à entendre ces surfeurs, le parlé sfaxien relèverait du sacré. A croire ces sfaxoglottes, ce serait une hérésie vouée aux géhennes que d’en user dans une comédie pour faire rire le téléspectateur.
Ce qui est hautement sacrilège s’est de prétendre s’ériger en police de la langue et émettre des fatwas sur quel type de parlé tunisien doit se prêter à des bouffonnades et lequel doit être élevé aux pinacles. Çà ne vous rappelle pas étrangement l’affaire de Dieu Donné quand des juifs ultras ont orchestré son boycott pour la seule raison qu’il a osé faire faire au personnage juif qu’il jouait le salut nazi ?

La troisième ineptie c’est celle de s’en prendre à une comédienne que dis je à une diva, une icône comme MOUNA NOUREDINE au fait de son art qui faut il leur rappeler ne fait que jouer un rôle dans une comédie, une fiction (à croire que ces surfeurs ont de sérieuses confusions dans leur caboche). S’il fallait s’en prendre à quelqu’un c’est au scénariste qui a écrit le texte, au réalisateur qui a choisi les acteurs, aux millions de téléspectateurs qui rient aux larmes à chaque épisode et qui en redemandent, et pourquoi pas au Bon Dieu qui a donné à MOUNA NOUREDINE cet immense talent et aux sfaxiens ce type de parlé.

Pour conclure je citerais TRISTAN BERNARD qui disait « Je préfère viser l’intelligence du public que sa bêtise, parce que la bêtise est si vaste que je ne sais où frapper »

Par Farah Bouteraa,  

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