Maurad fait son cinéma " Notre chronique cinéma"

Maurad Lasram est votre chroniqueur hebdomadaire du 7ème art, les news, les scoops, les films à l'affiche, les coups de coeur, les coups de gueule, les intox ...Les séries télés...
Vous avez des questions à propos de tel réalisateur, d'une sortie ciné ou même d'un projet à venir, "Maurad fait son cinéma" est là pour ça !
                                                                                                                                                      

Chaque semaine, nous vous décryptons le meilleur des nouvelles sorties cinéma et nous vous reportons tout ce qui s’est passé d’important dans l’actualité cinématographique .

Au menu cette semaine, nous avons des piranhas mangeurs d’hommes, une Palme d’or et une comédie redoutablement drôle.

Film numéro 1 : Piranha 3D  d' Alexandre Aja , avec Ving Rhames , Richard Dreyfuss , Elisabeth Shue, Ricardo Chavira…



Synopsis : Alors que la ville de Lake Victoria s'apprête à recevoir des milliers d'étudiants pour le week-end de Pâques, un tremblement de terre secoue la ville et ouvre, sous le lac, une faille d'où des milliers de piranhas s'échappent. Inconscients du danger qui les guette, tous les étudiants font la fête sur le lac tandis que Julie, la shérif, découvre un premier corps dévoré... La journée va être d'autant plus longue pour elle que Jake, son fils, a délaissé la garde de ses jeunes frères et soeurs pour servir de guide à bord du bateau des sexy Wild Wild Girls !


L’avis des critiques : Alexandre Aja qui s’est battit un nom grâce à son remake de La colline a des yeux devenu aujourd’hui culte, est là pour emballer un grand manège aquatique postmoderne, où chaque comédien est prié d’arriver avec son bagage pop pour embarquer dans un hommage décomplexé au cinéma 80’s qui a bercé le cinéaste.
Le mot d’ordre ? Du fun, du fun, et encore plus de fun. Une overdose de gore, de second degré et de bikinis (en 3D !) qui culmine avec une scène de massacre de presque 30 minutes assurée de rentrer dans les annales.


Film numéro 2 : Oncle Boonmee (celui qui se souvient de ses vies antérieures) , d'Apichatpong Weerasethakul , avec Thanapat Saisaymar , Sakda Kaewbuadee



 Synopsis
: Oncle Boonmee souffre d'une insuffisance rénale. Comme il pratique avec passion le yoga, il est très conscient de son corps. Il sait qu'il va mourir dans 48 heures. Il appelle ses parents éloignés et leur demande de le ramener de l'hôpital pour qu'il puisse mourir à la maison. Là-bas ils sont accueillis par le fantôme de sa défunte épouse, qui est réapparue pour s'occuper de lui. Son fils mort revient aussi de la jungle sous la forme d'un singe. Le fils s'est accouplé avec une créature connue sous le nom de "fantôme singe" et a vécu avec elle dans les arbres pendant 15 ans.

L'avis des critiques
: Oncle Boonmee... est le film qui a remporté la prestigieuse Palme d’Or au festival de Cannes 2010 sous la présidence du jury du maitre du cinéma fantastique Tim Burton. Il fonctionne comme un film à sketches abordant les vies antérieures de Boonmee en tant que buffle ou princesse. Si le rythme peut irriter, cette indolence est néanmoins nécessaire pour pouvoir s’enfoncer dans une jungle existentielle pas si touffue que ça pour peu qu’on la situe au carrefour entre l’animisme d’un Miyazaki et la science-fiction minimaliste d’un Tarkovski. Les adeptes du zen seront sans doute les plus réceptifs à ce récit karmique épluchant les différentes écorces d’une vie afin de permettre à un mourant de se réconcilier avec le monde, transformant la mort en un autre âge des possibles. Très loin du casse-tête annoncé, Oncle Boonmee..., avec son émouvante leçon de spiritualité et son aventure humaine hors du commun, a tout d’une réécriture personnelle du Livre de la jungle.


Film numéro 3 : American Trip , de Nicholas Stoller avec Russell Brand , Jonah Hill , Rose Byrne et Sean Combs alias P.Diddy
 Synopsis : Les mésaventures d'un stagiaire de maison de disques ayant pour mission d'escorter une légende du rock totalement ingérable de Londres à Hollywood, pour un concert destiné à relancer sa carrière internationale.

L'avis des critiques :
D’abord, le rire. L’assertion peut sembler banale à propos d’une comédie produite par le grand Judd Apatow, mais l’efficacité est ici telle qu’elle laisse le spectateur, même habitué, hébété: pendant trois quarts d’heure, American Trip est probablement ce que la petite fabrique a sorti de plus drôle, du moins de plus frénétiquement drôle.
Au programme, le cocktail attendu de sexe, drogues et rock’n’roll, servi avec une générosité et un manque d’inhibition bienvenus. Le film ne risque pas de gagner le Prix de l’Éducation nationale, mais on n’est pas là pour ça : Russell Brand fait un numéro de génie qui n’a rien à envier à celui de Sacha Baron Cohen dans Borat . Et, comme dans les véritables réussites du genre, il y a assez de répliques, de situations, de gags et de caméos pour donner envie de revoir le film plusieurs fois. Il y en aura toujours à qui American Trip ne plaira pas. À une époque, on leur disait : "Si vous trouvez la musique trop forte, c’est que vous êtes trop vieux".


Côté sortie DVD nous vous conseillons fortement The Ghost Writer.
Avec Ewan McGregor, Pierce Brosnan, Kim Catrall et Tom Wilkinson.

Roman Polanski nous revient avec un de ses films les plus aboutis. Un film qu'Hitchcock n'aurait pas renié. Ours d'argent au festival de Berlin 2010 et prix de la mise en scène. Une véritable charge contre le Nouvel Ordre Mondial et toutes les magouilles politiques de ce monde. Une partie de poker psychologique orchestrée avec brio par un Polanski aussi attentif à la mécanique du suspense qu'au jeu subtil des acteurs. Les faux-semblants ont rarement été aussi savoureux. A noter un final complètement ahurissant qui risque de vous hérisser les poils. Un des films de l’année avec Shutter Island et Inception.


L'Événement de cette semaine c’est bien évidemment Le Festival de Venise Présidé par le grand, le sublimissime, maitre Tarantino.
Qui sera le heureux lauréat du Lion d'Or ? Coppola, Aronofsky, Kechiche, Ozon, Schnabel, Gallo, Woo...Les paris sont tenus.
Ce qu’il faut savoir c’est que le nouveau film de Darren Aronofsky, déjà lauréat du Lion d’Or en 2008 pour The Wrestler a fait forte impression. L'exceptionnelle prestation de Natalie Portman dans Black Swan. Applaudie,
longuement lors de la conférence de presse, l'actrice américaine pourra très certainement prétendre à un Prix d'interprétation. Quant au film, visuellement proche de The Wrestler, il reprend la construction de Requiem for a Dream. Un mélange qui devrait ravir les fans d'Aronofsky.

La grande idée du film, c'est de récidiver comme Rourke dans The Wresler dans le mimétisme entre le rôle à l'écran et l'actrice qui l'incarne. Même si ce dernier n'est pas aussi troublant, on ne peut être que médusé par la performance exceptionnelle de Natalie Portman bataillant corps et âme (dans le sens le plus littéral du terme) pour parvenir à incarner ce cygne noir, elle à qui on a plus d'une fois reproché dans sa carrière le côté fade et trop propre sur elle. Ceux qui doutaient (encore) du talent de la comédienne vont en prendre pour leur grade : l'Oscar lui tend les bras tant l'actrice, physiquement transformée, offre une palette d'émotions absolument vertigineuse, tout en se mettant constamment en danger, que ce soit dans les magnifiques séquences de ballet (après le catch, Aronofsky montre qu'il maîtrise tout autant cet univers très codifié) ou dans des scènes nettement plus osées, dont une à l'érotisme torride.

A l'image d'un final dantesque, où Portman vampirise littéralement tout l'écran, Black Swan s'impose comme une oeuvre majeure, de celles qui continuent de livrer ses secrets à chaque nouvelle vision. A ranger tout près de l'autre référence du genre, Les Chaussons rouges.


 A la semaine prochaine ...